Mathieu Bonardet / Les espaces du dessin

D’abord, il y a eu des paysages, très simples, très épurés, marqués par le ruban d’une route ou des panneaux de signalisation muets. Et puis, comme par un effet de concentration, ne sont restés que des signes, ou plus exactement des lignes : la conférence se propose de retracer le parcours de Mathieu Bonardet avec une attention particulière à l’espace et au geste, ainsi qu’aux allers-retours entre le dessin et le volume.

 

Mathieu Bonardet:

Dans son travail, le dessin se concentre en son geste et son matériau
premiers : tracer des lignes au graphite. La répétition de ces lignes
est une inscription du corps et du temps dans le dessin. Ce sont les
rapports entre deux éléments – attraction, rejet, rupture, éloignement,
déséquilibre – qui nourrissent le travail de Mathieu Bonardet et donnent
souvent corps à des duos ou diptyques.
Il amène ainsi le dessin dans d’autres champs que celui défini par l’espace
de la feuille : sa pratique l’a d’abord conduit vers des actions filmées ou
photographiées (notamment la série photographique Ligne(s), 2011 qui fait
la couverture de Roven en 2014, ensuite exposée à la König Galerie, Berlin,
en 2017 ou Fracture II, 2015 (acquise par le FRAC Normandie Rouen) avant
de l’amener vers le volume. Depuis, son travail oscille entre le dessin et la
sculpture qui se nourrissent l’un de l’autre : le graphite pour le premier et
le métal pour la seconde. Après la fermeture de la galerie Jean Brolly, avec
laquelle il a collaboré sept ans, il intègre la galerie ETC.